LES TCHÈQUES

Imprimer la pageAugmenter le texteDiminuer le texte

et « Nazdar »

Charles Bezdicek, 27 ans, soldat du 2e régiment de marche du 1er Étranger, mort pour la France le 9 mai 1915 à La Targette, tué à l’ennemi. Héros tchèque. En Artois, Karel Bezdicek est le porte-drapeau de la compagnie « Nazdar » (traduction de « Salut à notre succès ») constituée de volontaires tchécoslovaques – minorité alors incluse dans l’empire austro-hongrois. Bezdicek est tombé dans la tranchée allemande, le corps enveloppé du drapeau tchèque. Puissant symbole. Dostal, Dubisz, Houska, Kramata, Kubanek, Marek, Pribyl, Stetka… Les disparus des tranchées de Berthonval, de La Targette, de Souchez reposent dans le cimetière tchécoslovaque situé entre La Targette et Souchez. À l’entrée, un monument inauguré en 1925 : « Z Volili Zemriti Za Svobodu ». Ils ont choisi de mourir pour la Liberté.

À l’image de Josef Pultr, tué lui aussi le 9 mai 1915 ; il était le moniteur des Sokols lors de leur mois de formation à Bayonne. À l’image de Josef Sibal, 49 ans, mort le 10 mai 1915 des suites de ses blessures de guerre ; il était le président de l’association Rovnost. Dès l’été 1914, les Sokols de Paris et les socialistes de Rovnost avaient décidé de s’engager en cas de guerre ; la colonie tchèque de Paris (artistes et artisans) organisa une manifestation devant l’ambassade d’Autriche-Hongrie et une autre place de la Concorde. Des feuilles d’engagement furent imprimées dans les deux langues. Tous les Sokols valides s’empressèrent de les remplir et de les signer. Le 22 août, ils allèrent, drapeau sokol en tête, passer le conseil de révision.

Le 23 octobre 1914, un bataillon de 250 hommes (formés à Bayonne) partit pour le front de Champagne avec le 2e Régiment de marche rattaché à la division marocaine.

Le 11 décembre, le premier légionnaire tchèque était tué. Le 9 mai 1915, la division attaqua en Artois, onze heures de lutte… et la Légion dut se replier. Après les attaques de mai et juin 1915, la compagnie « Nazdar » cessa d’exister en tant qu’unité indépendante et ses rescapés furent répartis dans toutes les formations du régiment de marche de la Légion. En 1918, une brigade tchécoslovaque fut constituée en France, qui retourna au pays à l’automne en 1919. Au total, 650 légionnaires tchèques périrent en France au cours de la Première Guerre mondiale.